Le Niger, le Mali et le Burkina Faso confirment la rupture avec la France et quittent l’OIF.

"Le Mali ne peut demeurer membre d'une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels (...) fondés sur la souveraineté de l'Etat".
"Par conséquent (...) le gouvernement décide du retrait du Mali de l'Organisation internationale de la Francophonie".
Écrit le ministère malien des Affaires étrangères dans une lettre adressée au ministère des Affaires étrangères français. Une réaction que partagent les deux autres pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel.
Depuis leur accession au pouvoirs, les leaders des pays de la charte Charte du Liptako-Gourma ont changé de paradigme concernant leur relation avec l’ancienne puissance colonisatrice. En effet, chaque jour ils marquent une rupture avec la France.
Souverainisme ?
Les ministres des affaires étrangères dans un communiqué co joint accusent: "Au lieu d'accompagner ces pays (Mali, Niger et Burkina Faso, ndlr) dans la réalisation des objectifs légitimes de leurs peuples, (...) s'est illustrée par l'application sélective de sanctions sur la base de considérations géopolitiques et le mépris pour leur souveraineté".
L’Organisation Internationale de la Francophonie avait par mesure conservatoire suspendu ces trois pays du Sahel. Une décision mal accueillie par ces pays qui l’ont interprétée comme une atteinte à leur souveraineté.
L’OIF prend progressivement l'image d’une organisation géopolitique qui dépasse le cadre défini du partage de la langue française. Ce qui la détourne des missions que les pères fondateurs lui avaient attribuée.
Qu’à cela ne tienne. Elle doit dans ce cas avoir la même attitude envers tous ses membres qui ne rentrent pas dans le nouveau cadre défini. C’est ainsi, pour être cohérente et crédible, une organisation comme l’OIF ne doit pas faire dans le “deux poids, deux mesures” si on considère le manque de sanction contre la Guinée.
Depuis la “Déclaration de Bamako” au Mali en 2000, l’OIF s’est donné le pouvoir de superviseur en matière de pratiques de la démocratie, des droits et des libertés.
Le départ des pays de l’AES fragilise un peu plus l’usage du français sur le continent africain. Certains pays en tension avec la France ont interdit l'enseignement du français dans des écoles tout en mettant en place un processus du remplacement du français comme langue officielle et langue de travail.
A l’instar du Mali, le parlement de transition du Burkina Faso a aussi relégué le français au rang de langue de travail. Les langues nationales sont promues langues officielles. En tout état de cause, le départ groupé des pays de l’AES de lla francophonie s’inscrit dans un processus assumé de rupture avec la France.
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